Tu as pris toutes mes forces, toute ce que j'avais. Je me suis même mise à respirer pour toi. Je me suis battue pour ton bien, même si tu ne le voyais pas, parce que ce n'était jamais assez. Je me suis battue pour encaisser ta violence et j'ai essayé, avec le peu de force qu'il me restait à apaiser ton âme torturé. Ta violence et tes cris, tes cauchemars et tes peurs, ta jalousie maladive qui te prenait aux tripes et les miennes par la même occasion, tes penchants pour tout ce qui avait de plus mauvais, j'ai essayé de faire tout ce que je pouvais pour te rendre heureux, pour qu'enfin un sourire se dessine.
Je me suis jamais autant épuisée pour quelqu'un mais ça, tu ne voulais pas le voir. Tu étais tellement doux, tellement gentil, mais je suppose qu'au début tout se passe toujours parfaitement bien. Quand quelques semaines après, j'ai vu toute cette rage en toi, je savais que le combat allait être dure, mais pas à ce point. Cet amour des premiers jours est devenu le plus destructeur qui puisse exister. Je suis sure que l'amour y était, ça se voyait dans tes yeux, dans tes mots, mais la haine reprenait toujours le contrôle sur toi et je n'ai pas su la gérer correctement.
On a passé alors des mois à se détruire, à se provoquer, à se corrompre, à se dominer, à se séduire et s'enflammer, à se blesser et se laisser.
Je t'ai quitté et je me suis détestais pour ça, chaque jour j'avais le droit à ma propre punition et crois moi je n'avais aucun pitié pour moi. Pour me rassurer, je me disais que peut être c'était moi le problème dans l'histoire et que ta vie serait bien mieux sans moi, aujourd'hui j'en suis sure c'est le cas, malgré le mal que j'ai fait, malgré le mal qu'on s'est fait. Aujourd'hui j'ai envie de dire que je suis libre et qu'enfin je respire pour moi mais quand je me regarde dans le miroir ce n'est toujours pas le cas, car malgré le temps qui passe tu me hantes toujours autant.
Des fois, je me rends compte une fois habillée que tu n'aurais jamais accepté que je sorte de la maison comme telle, alors je me change deux ou trois fois, je me retrouve avec des vêtements trop larges et trop grands car la peur de ta réaction me poursuit encore, pourtant tu ne fais plus partie de ma vie, du moins physiquement, et encore je ne suis pas sure de pouvoir dire ça. J'ai même peur de sortir de chez moi sans avoir ta permission, alors j'y reste toute la journée voire toute la semaine. Je culpabilise à chaque repas sauté, car je me rappelle très bien les fois où tu me forçais à manger devant toi. J'ai beau t'avoir quitté en pensant que tout allait s'arranger, tu n'as jamais cessé de me tourmenter. J'ai encore dû mal à accepter la fille que je suis devenue en t'aimant comme je l'ai fait. Je suis désolée pour tout, je suis désolée que tu es dû en arriver là à cause de moi. ©
Delicesxgames, Posté le mercredi 15 novembre 2017 07:43
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